Le coup dur

Le coup dur, c'est la mauvaise nouvelle que nous avons reçue en Bolivie, juste après avoir vécu la canonisation de Mère Teresa : contrairement à ce qu'elles nous avaient dit il y a plusieurs mois, les Missionnaires de la Charité d'Auckland n'ont finalement pas besoin de volontaires. BAM. Enorme désillusion. Pas besoin de volontaires, cela veut dire pas de mission en Nouvelle-Zélande. Moi qui avait toujours affirmé haut et fort que "même dans les pays riches il y a des besoins", me voilà bien maligne...

 

Je dois avouer que cette mauvaise surprise nous a mis à plat plusieurs jours : nous commencions à en avoir assez de l'Amérique latine - surtout moi qui me découvre assez flipette dans ces pays où tout le monde nous dit tout le temps de faire attention partout, nous avions hâte d'embarquer pour cette île du bout du monde et étions ravis d'y rester 2 mois... Et bien non ! Il faut croire que là-haut, quelqu'un en a décidé autrement...

 

Justement, je crois bien que ce quelqu'un n'y est pas pour rien ! Même si je suis très déçue, je ne peux m'empêcher de repenser aux paroles de Constance, une bonne amie qui m'avait écrit quelques jours auparavant - et à propos d'un tout autre sujet - que "c'est justement quand cela devient difficile que l'on rentre dans le vif du sujet, que cela devient beau de se donner !". Jusque-là, nous ne cessions de dire que nous avions choisi d'offrir notre 1ère année de mariage pour les autres ; et bien justement, donnons-la vraiment ! Jésus n'a-t-il pas dit à ceux qui souhaitaient le suivre "laissez tout et suivez-moi" ? Ces paroles se mêlent à celles de Constance : se donner, c'est justement accepter de mettre de côté ce à quoi l'on tient, nos désirs, nos rêves, nos plans ; c'est accepter de se laisser guider par la Providence, pleins de confiance. Nous voulions faire cela depuis le début de notre Aven'tour mais ce retournement de situation est comme un clin d’œil du Seigneur pour nous mettre à l'épreuve : sommes-nous réellement capables de renoncer à nos souhaits, à nos prévisions, pour réellement offrir cette 1ère année de mariage ? 

 

Les sœurs de Nouvelle-Zélande n'ont pas besoin de nous donc nous irons là où il y a des besoins - c'est cela le plus important ! Nous resterons donc finalement 5 semaines à Santiago - contre les 2 semaines initialement prévues.  Nous retombons donc sur nos pattes car nous conservons le même temps de mission général et finalement peu importe le lieu de notre mission, le plus important est d'aider !

 

Et on vous rassure, ne pouvant enlever la Nouvelle-Zélande de notre billet tour du monde, nous irons quand même pour 1 mois de vacances après notre mission à Santiago et avant d'attaquer les 2 mois à Calcutta ;-)

Septembre 2016